Forum › Forum › Discussions sur la prostitution › Commentaires et répercussions sur l’escorte ou client › Répondre à : Commentaires et répercussions sur l’escorte ou client
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- Lapinaute débutant
@badinage
J’aime bien ce message cohérent, posé, et touche à des réalités souvent éludées : les interactions dans ce cadre sont des échanges, et l’anonymat des retours renforce inévitablement les excès — dans un sens comme dans l’autre. Oui.
Mais sur ce point précis — “la qualité a un prix” — il me semble utile d’introduire une nuance.
Pas pour contredire, simplement pour élargir le regard.
Il y a souvent une confusion entre le prix et la valeur : celle qui fait du prix une mesure directe de la valeur.
Pourtant, ces deux notions ne sont ni synonymes, ni systématiquement corrélées. C’est un principe fondamental dans de nombreuses disciplines, y compris les sciences économiques.
Le caviar est cher, tandis que l’eau, elle, ne l’est généralement pas.
Et pourtant, selon les circonstances, il est clair que l’un peut valoir infiniment plus que l’autre.
Ce n’est pas une provocation, c’est une simple observation : la rareté fixe le prix ; l’utilité, la justesse, l’impact émotionnel ou humain définissent la valeur.
Appliqué au domaine dont il est question ici, cela signifie que l’intensité d’un moment, la qualité d’une présence, la sincérité d’une interaction ne sont pas toujours proportionnelles au montant payé.
Des expériences marquantes, pleines d’humanité, peuvent survenir dans des contextes modestes.
D’autres, plus coûteuses, peuvent laisser un souvenir plus neutre, voire vide.
Il ne s’agit pas de dire que l’un est préférable à l’autre, simplement de rappeler que le prix fixe une condition, mais ne dit rien de ce qui va s’y jouer.
Ce n’est donc pas une remise en cause d’un fonctionnement marchand, ni un discours idéaliste.
C’est une manière de reconnaître que l’équation prix = qualité n’est pas universelle.
Que dans certaines sphères, notamment celles qui touchent à l’humain, à l’intime, à l’éphémère… la valeur réelle est parfois ailleurs.
Et cette distinction — entre le coût des choses et ce qu’elles nous laissent — n’est pas un exercice philosophique.
C’est une réalité concrète, observable, presque banale.
Il suffit parfois d’un peu de recul pour la voir.